Un plongeon dans le lac – mon cadeau parfait

Rédigé par Stephanie Dancey. Traduit par Sarah Mailhot


Tous les matins depuis le début de la pandémie du coronavirus, je me réveille avec deux prières : je demande que ma famille et mes amis restent en santé et je veux que ça soit ma fête pour pouvoir plonger dans le lac.

Jusqu’à maintenant, mes deux prières ont été exaucées.

Mercredi dernier était non seulement mon 52e anniversaire, mais aussi mon 52e jour sans piscine.

En tant que nageuse compétitive qui nage 1 mille par jour (plus de 1000 longueurs par mois!), les deux derniers mois m’ont semblé interminables.

Je me suis fait une promesse : mon cadeau de fête serait de nager dans le lac au pied de ma maison.

Je n’allais pas reculer, même si l’eau était glaciale. Après tout, je suis la « Reine de la plongée en eau glacée » : j’ai plongé dans le lac Chemong chaque année en février depuis 17 ans dans le cadre de la BEL Rotary Polar Plunge.

À quel point est-ce que ça pouvait être pénible?

Avant de vous dire que j’ai perdu la tête, mettons les choses en perspective.

J’ai beaucoup d’énergie : je suis aussi active aujourd’hui que je l’étais quand j’étais enfant. L’activité physique, surtout la natation quotidienne avant le travail, me calme et me permet d’être productive dans la journée. Je suis professeure au primaire et j’enseigne les langues à 143 élèves.

Adolescente, j’ai fait partie d’une équipe canadienne de ringuette en Finlande. Une fois adulte, je me suis qualifiée pour les championnats du monde des maîtres nageurs au Japon.

Lorsque la pandémie a frappé, mes activités à la maison étaient le tapis de marche, le rameur, un sac de boxe, des poids libres et des vidéos d’entraînement. Avec le retour des températures chaudes, j’ai aussi pu faire du vélo et du kayak.

Cependant, aucune de ces activités ne peut reproduire l’intensité et le coup de pouce au moral que m’apporte la natation.

C’était finalement le jour de ma fête, le 6 mai.

Le thermomètre affichait 10 degrés Celsius.

J’ai rapidement dû faire mes adieux à mon fantasme de glisser sans effort dans l’eau avec le soleil qui m’illumine et les bancs de poissons qui m’accompagnent.

Même si je n’avais pas nagé depuis longtemps, j’étais convaincue que la mémoire musculaire allait prendre le relais et que les heures d’entraînement technique avec le Trent Swim Club allaient me faciliter la tâche, malgré la possibilité de nager dans les eaux agitées ou glaciales.

En quelques secondes à peine, la réalité m’a rattrapée.

J’ai senti l’eau glacée s’engouffrer dans ma combinaison. Une minute plus tard, mes bras et mes jambes étaient engourdis.

Les vagues frappaient contre mon corps, me forçant à reculer à chaque coup de bras.

Je suis restée dans l’eau pour un total de 2 minutes et 42 secondes.

Même si la nage attendue depuis longtemps n’a pas été agréable, je me sentais bien. J’ai pu ressentir les bienfaits psychologiques dont j’avais tant besoin.

Pour tous les athlètes qui sont en deuil de leur saison sportive, sachez que votre douleur est réelle.

Voici mon message d’espoir : nous allons retourner dans les arénas, sur les terrains de soccer et dans les piscines, et nous reviendrons plus forts, physiquement et mentalement, car nous aurons tous eu droit à une période de repos.

Voilà comment l’histoire se termine : c’est nous les gagnants, pas le coronavirus.

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